Juin 1941
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Les sabotages de François Vallée dans le port de Tunis
- Début juin : GANTÈS récupère des documents de l’épave du Perseo. Des copies seront remises au capitaine GOBILLOT du SR Guerre.
- 6-7 juin : le vapeur italien Sirio est saboté à La Goulette par François VALLÉE. Les mines sont munies d’un détonateur à retardement et on espère que le navire sautera en pleine mer et que sa perte sera attribuée à un sous-marin anglais. Mais les mines magnétiques n’explosent pas et sont découvertes par les italiens à son arrivée à Naples. VALLÉE est assisté par son ami le belge Henri GAILLOT qui garde sa bicyclette et ses vêtements sur la berge opposée. Le vapeur italien Achille est aussi saboté mais la mine n’explose pas. Chargé de minerai, le navire n’a pas encore appareillé et ce n’est que partie remise.
- 8 juin : invasion de la Syrie par les troupes britanniques et gaullistes.
- 10 juin : le capitaine René GOBILLOT du SR Guerre à Sfax informe Henri GANTÈS qu’il se trouve dans l’obligation d’interrompre sa collaboration avec le réseau. Son frère combat en Syrie avec les forces de Vichy.
- 11 juin : sabotage du Achille par VALLÉE. Cette fois-ci, le vapeur coule dans le port de Tunis. Suite à ce sabotage, la surveillance du port est redoublée.
- 15 juin : les forces britanniques en Égypte lancent l’opération BATTLEAXE qui vise à reconquérir la Cyrénaïque et lever le siège de Tobrouk. L’offensive échoue au bout de trois jours et le général ROMMEL rétablit la situation.
- 14 juin : ATTIAS, VERDIER et MEYNIEU prenne la saccolève Maria pour examiner une seconde fois l’épave du Perseo. Pour le rendre assistance, le vice-consul grec PAPAVASSILIOU leur confie deux pêcheurs et un mousse originaire de Kalymnos.
- 22 juin : l’Allemagne envahit l’URSS. Les communistes de Tunisie tentent d’organiser une résistance mais leurs mesures n’obtiendront pas beaucoup de succès.
- Nuit du 22 au 23 juin : la tentative de sabotage du pétrolier Proserpina échoue. VALLÉE est arrêté. Cette fois-ci, Henri GAILLOT n’est pas présent car il a été envoyé en mission avec VERDIER sur le Bou Saïd à Sousse. VALLÉE a voulu tenter le sabotage seul et cette fois-ci la police découvre ses vêtements, son identité et son adresse. Son domicile est perquisitionné et on trouve le nom de ses contacts. Le commissaire Félix ALBERTINI est chargé de l’enquête. Il a des sympathies pour les gaullistes mais, entouré d’inspecteurs pétainistes, sa liberté d’action est limitée. Le capitaine de corvette Paul MARTIN du SSD (Service des Statistiques et de Documentation, ou service de renseignement de la Marine) s’installe dans son bureau pour observer les opérations. En outre, à la demande de l’amiral ESTEVA, résident général de Tunisie, Vichy envoie le Commissaire de Police Judiciaire Étienne POSTOLY pour superviser l’enquête.
La police va se révéler d’une efficacité déconcertante. Les arrestations vont se succéder et le réseau va être rapidement démantelé. MOUNIER, VERDIER et ATTIAS arrivent à se faufiler entre les mailles du filet et se réfugient à Sousse où ils embarquent sur le Bou Saïd avec le marin grec Nicolas ELEFTERIOU et se dirigent vers Kélibia où ils vont rejoindre Walter BORG qui est en contact avec Malte. Ce dernier n’a pas tardé à informer les anglais de la situation et par deux fois, il est parti dans une embarcation attendre l’hydravion qui devait le chercher mais le mauvais temps a empêché l’opération.
MOUNIER et ses compagnons arrivent à Kélibia et sont temporairement logés à la ferme des FOURNIER, à quelques centaines de mètres de la ferme des GILLIN où se trouve BORG.